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16 février 2006

Videodrome, Micromusic et nouilles japonaises

Il est certaines soirées que l'on voudrait se voir répéter à l'infini. Ou, en tous cas, plus souvent, et celle de hier en fait partie.

Soirée entammée par la projection de Videodrome au Musée du Cinéma, film vu déjà quelques fois, et qui pourtant me plait toujours autant. Bien sûr il demeure fondamentalement kitsch pour le spectateur actuel, les effets spéciaux sont, avouons-le, parfois plutôt comiques, bien qu'ils devaient sans doute faire sensation à l'époque. Ceci dit, il y a une bonne part de réflexion là derrière, sur les totalitarismes et les déformations physiques notamment, qui sont ma foi toujours d'actualité, d'une certaine manière. Et du point de vue de l'image, ce kitscho-gore estampillé Cronenberg, j'adhère. Je me dis qu'il faudrait tout de même que je vois A history of violence. Et aussi qu'il est temps que j'accède à cette "maîtrise en écriture et analyse cinématrogaphiques".

Je descends ensuite jusqu'à la Bourse, croisant sur mon chemin quelques fêtards allemands, repérables aux cris qu'ils émettent lorsqu'ils sont émêchés. Ils ont aussi cette habitude de commencer à picoler assez tôt. Enfin, vingt heures, pour moi, c'est tôt. Je passe par la Galerie Ravenstein, chemin que je n'emprunte pour ainsi dire jamais. J'y ai découvert deux bars absolument minables, l'un aux lourdes tentures de velours rouges à peine entrouvertes, l'autre aux rideaux crasseux, blancs rendus jaunes par la fumée de cigarette et le manque d'entretien. L'un se nomme "Le Ravenstein", ce qui ma foi n'est pas très original, mais faut-il en attendre plus d'un endroit sordide comme celui-là? J'ai été assez surprise de constater qu'il y avait pas mal de monde dans ces endroits à la musique médiocre et de surcroit tonitruante : l'espèce humaine a parfois des comportements étranges.

J'arrive à la Bourse, retrouve Nath et Phil en grande discussion avec un groupe de lyonnais à Bruxelles pour quelques temps. On les invite au Courts mais trash #5 à grand renfort de flyers oranges. Ils nous disent qu'ils viendront, j'ai de sérieux doutes sur la question, mais comme à leur habitude Nath et Phil sont plutôt optimistes. On dit au revoir, on se revoit vendredi 24, oui oui, bonne soirée, ciao. J'ai toujours été fascinée par l'aisance avec laquelle Phil aborde des inconnus, contact rapide et sûr, numéro enregistré en quelques minutes à peine. Les contacts sont toujours intéressants, qu'il me dit. Il a sans doute raison, pourtant cela reste quelque chose qui me semble impossible. On se met en route pour pas très loin, le Suki, QG depuis plus d'un an. Un fast food japonais, nouilles prêtes en quatre minutes. C'est le moment détente, on ne s'est plus vus depuis dimanche soir, déjà tellement de choses à raconter. Séance de déchiffrage d'un journal en kanjis, dans un an et demi on part au Japon. Si on arrive à réunir les fonds nécessaires d'ici là, ce qui n'est pas gagné d'avance. Le patron nous dit que si on retourne le journal, on l'aura en français. Ah, non, merci, on apprend le japonais. Sourire du patron, on vient souvent et on apprend le japonais, cela lui suffit pour nous offrir à boire et rester palabrer avec nous quelques temps. On arrive, après quelques verres, à se dépêtrer du joyeux drille, direction le Beursschouwburg.

Il est un peu plus de vingt-et-une heures, la salle est encore pratiquement vide. Le Beurs est un lieu hype, le genre d'endroits que j'évite, généralement. J'y repère des têtes connues, pourtant. Des amis de L., la colocataire et une connaissance de l'école de Nath, et puis des gens qu'on croise, de temps à autres, au Botanique ou à l'Ancienne Belgique, et qu'on retrouve toujours aux mêmes bars pour les after. Ou au Beurs, ce qui est plus rare. Sourires timides en coin, sentiment d'existence et d'appartenance au groupe. Passées ces premières considérations, les oreilles prennent le relais des yeux. Et c'est là qu'on sent la tension se relâcher : bruits familiers du game boy et autres consoles, basses bien lourdes, rythme saccadé. La salle se remplit peu à peu, cheveux hirsutes, visages percés, mini-jupes, baggys et costards-cravates. Un drôle de mélange, qui finalement forme une masse mouvante à peu près homogène. Un des temps forts restera sans aucun doute le 8 bit theater du duo Videohometraining.

micromusic___beurs_1   micromusic___beurs_31   micromusic___beurs_4

 Et puis tant de choses qui ne se traduisent pas avec des mots, mais qui restent en mémoire, longtemps. Peut-être quelques heures de bonheur volées au temps.

micromusic___beurs_2

Et, ce matin, un réveil difficile, et la promesse que ces deux-là, je ne les perdrai jamais.

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Commentaires
F
> Anna : merci miss :)<br /> <br /> > Drink : oui ils innovent pas mal, mais comme dit dans la note, c'est hype, donc assez pénible. En même temps, j'arrive facilement à faire abstraction des gens autour, et me concentrer sur la musique. Au final, je m'y trouve pas trop mal, faut veiller à pas y aller trop souvent, et tout se passera bien.
D
C'est le beurs c'est un endroit que j'aime jamais aimé mais ou j'ai toujours vu des trucs bizarres et gonflés. Un endroit pas sympa avec des perfs sympas. Bizarre.
A
Tu peux planter ta tente chez moi, c'est pas très grand, mais on fera avec. ;)
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