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8 mars 2006

Le cap de 2H

Deux heures est pour moi l'heure clé. Si je ne dors toujours pas à cette heure-là, je sais qu'une longue nuit commence. Je me relève, et vaque à des occupations diverses et variées. Comme venir écrire cette note sans intérêt particulier sur ce blog sans intérêt (particulier). Comme de retaper mes cours. Oui, j'ai remarqué il y a quelques mois déjà que je travaille assez bien la nuit. C'est peut-être dû au fait qu'il n'y a aucun bruit, car lorsque je vivais encore dans le quartier de la Gare du Nord, ce n'était pas pareil. Il y avait toujours un ivrogne qui gueulait sur le trottoir, de brefs coups de klaxon pour faire sortir les potes, un chien qui aboyait, une petite dispute qui éclatait entre deux tenanciers. Ici, il n'y a aucun bruit. La nuit est véritablement vide. Et c'est depuis qu'on a déménagé que je travaille la nuit. Je sais que personne ne viendra me déranger. Mon père dort, seul pour une fois. Il est complètement transfiguré, mon père. Il y a encore deux ans, il était calme et réservé, presque sage, et se tenait bien éloigné de tout ce qui pouvait m'arriver. Ce dernier point n'a pas vraiment changé, mais tout le reste, bien. C'est comme s'il vivait une seconde jeunesse, à ramener régulièrment des poules à la maison. Il fait attention à son alimentation, a repris le petit jogging hebdomadaire, s'achète des crèmes anti-rides et va une fois par mois chez le coiffeur. Tout ça dans le but de séduire, ou, nuance, de se prouver qu'il peut encore séduire. Ce doit être les deux. Je lui ai demandé l'autre jour quand il allait enfin faire jaillir son côté obscur, celui qu'il m'a refilé (puisqu'il n'y a définitivement rien à glâner du côté de ma mère), et se constituer de vrais trophées de chasse, avec les bustes ensanglantés de ses conquêtes qu'il aurait découpées après les avoir baisées. Je lançais ça clairement en provocation, attendant une réaction, un signe. Qu'il s'énerve, qu'il rigole, à la limite qu'il me cogne pour mon impertinence, suivant l'exemple de ma mère il y a encore pas si longtemps, m'aurait même contentée. Mais non, rien. Juste un sourire qui ne m'était même pas adressé, un sourire de souvenir. Ma question devait lui rappeler autre chose. Quant à mon frère, il ne rentre généralement plus que vers cinq heures du matin. Donc, entre deux et cinq, j'ai trois heures de quartiers libres. Et ça me plaît. Je vais finir par croire qu'inconsciemment, je fais exprès de souffrir d'insomnies. Je trouve toujours quelque chose à faire la nuit, bien plus qu'en journée. Et puis si vraiment je m'ennuie, je peux ouvrir la fenêtre et observer les étoiles, avant qu'elles ne se barrent définitivement. C'est toujours ça de pris.

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Commentaires
F
> Anna : merci! :)<br /> <br /> > Drink : c'est sans doute ça, oui. Je me rends compte que ces heures "volées" sont en réalité fort agréables. Le problème c'est que quelques heures après j'ai du mal à assurer une présence active aux cours. Mais j'ai quand même la satisfaction d'avoir bien avancé la nuit, ce qui compense, un peu.
D
Oui j'ai remarqué ca aussi que l'on trouve toujours un truc à faire entre deux et cinq quand on ne dort pas. Je crois que c'est lié à l'apaisement au fait qu'on est sûr que personne ne viendra, personne n'appelera, et puis en même temps on à besoin de faire un truc qui tienne éveillé, un truc énergique. Je crois que c'est pour ça qu'on travaille bien.
A
Très jolie note.
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